La pandémie de Covid-19 l’illustre plus que jamais: le travail des femmes est indispensable au bon fonctionnement de la collectivité. Elle a renforcé les raisons qui nous ont mené-e-s à faire grève il y a un an. La crise actuelle a augmenté les violences domestiques, cachées derrière les rideaux du confinement. La Loi sur le travail a été suspendue dans le secteur hospitalier jusqu’au 1er juin, autorisant un traitement inacceptable du personnel soignant, largement féminisé, travaillant jusqu’à 60 heures par semaine. La crise sanitaire a mis au jour et aggravé la précarité extrême : les personnes sans-papiers sont sans ressources, les réfugié-e-s vivent dans des conditions plus dures que jamais, les procédures d’asile n’ont pas été suspendues. Le chômage et l’exclusion sociale sont en hausse. Avec le confinement, le travail domestique gratuit a augmenté. Les femmes ont cumulé le télétravail, la télé-école, la garde d’enfant en bas âge, 24h sur 24. Des milliers d’employé-e-s de maison ont perdu leur emploi et vont chaque semaine grossir la file de celles et ceux qui cherchent un colis de nourriture pour survivre.
Comme la rue est et reste un lieu pour faire entendre nos voix, les Femmes socialistes suisses ainsi que l’Association interjurassienne grève des femmes ont chacune concocté un beau programme compilé ici:
Le 14 juin, occupons l’espace public : Faisons la grève du travail domestique : ensemble, prenons ce dimanche pour nous reposer et nous mobiliser et laissons à d’autres les tâches ménagères et de soin. Fabriquons une pancarte avec un slogan, une revendication, une proposition et affichons notre pancarte à la fenêtre ou balcon et partageons la photo sur les réseaux sociaux. Soyons ensemble virtuellement !
Exposition féministe en plein air, dans le rue du 23 juin à Delémont
A 11h00 : apéritif organisé par Unia à la Gare à Delémont
A 15h24 : alerte féministe en musique : Cette heure illustre l’inégalité salariale qui persiste dans le monde du travail salarié. Pendant la pandémie, la population a applaudi aux fenêtres parce qu’elle s’est rendue compte de l’immense travail effectué en majorité par des femmes dans les services indispensables comme les soins, l’alimentation, nettoyage, l’intendance. Maintenant, les employeurs et les pouvoirs publics doivent valoriser ce travail, appliquer l’égalité et augmenter les salaires. A 15h24, partout où nous sommes nous occuperons l’espace sonore en musique et en slogans : dans la rue, à la maison, sur nos lieux de travail salarié. Faisons du bruit pour être entendues. Occupons l’espace public. Nous voulons que toutes nos revendications soient enfin prises en compte.
A 17h00 : Projection du film “Maudie” au Cinéma La Grange à Delémont
A 20h00 : Projection du film “Les Suffragettes” au Cinéma La Grange à Delémont
Nous ne lâchons rien : le 14 juin 2019, nous étions plus de 500’000 dans toute la Suisse pour dénoncer les inégalités, les discriminations, les violences à l’encontre des femmes. Depuis, notre mobilisation se poursuit. La Coordination romande des Collectifs pour la grève féministe et des femmes a élaboré une prise de position et des revendications pour une sortie féministe et écologique du Covid-19.
As-tu besoin des pancartes à emporter pour ton action ? Veux-tu accrocher des affiches dans ton entourage ? Ici, tu trouveras une large sélection de modèles d’affiches, avec les revendications de l’appel au Conseil fédéral et au Parlement, soutenu d’une large coalition d’organisations femministes : Si ce n’est pas maintenant, alors quand ? !
Delémont, le 4 juin 2020 / Lisa Raval, présidente des femmes socialistes jurassiennes