Le Parti socialiste jurassien prend parti depuis longtemps pour un service public fort. La présence d’un hôpital public desservant la population jurassienne est un élément essentiel dans la politique de santé publique que l’Etat doit assurer à long terme. Fort de ce principe, le PSJ salue la réflexion menée par la direction de l’Hôpital du Jura. Au vu de l’évolution de la législation fédérale et face à la pression des groupes privés exerçant dans ce domaine, il est impératif de maintenir un hôpital solide dans notre canton. Il est en revanche essentiel que l’HJU puisse relever les défis à venir sans être dépendant de privés.
Pour faire fonctionner un hôpital, il faut non seulement une infrastructure efficiente et une qualité de service irréprochable mais aussi et surtout un personnel motivé et qualifié. A ce titre, le PSJ déplore que l’HJU ait décidé de ne pas octroyer l’entier du renchérissement à son personnel en 2023. La pénurie de personnel en cours et annoncée doit être au centre des préoccupations au même titre que les réflexions sur l’avenir de l’établissement.
Le PSJ s’interroge sur la participation d’investisseurs privés
Si l’on peut saluer la volonté de trouver des solutions inventives pour ne pas trop péjorer les finances de l’Etat, il n’en demeure pas moins qu’un partenariat public-privé interroge : quelles en seront les conditions ? Quel sera le partenaire privé qui conclura un accord avec l’HJU ? S’agit-il d’un acteur du domaine de la santé ?
En outre, le Parti socialiste jurassien juge extrêmement préoccupant qu’un changement de paradigme tel que celui de l’arrivée d’un financement privé dans les infrastructures de l’HJU ne fasse l’objet d’aucun débat politique. Pour rappel, l’HJU appartient entièrement à l’Etat et son Conseil d’administration (CA) est nommé par le Gouvernement jurassien. Il s’agirait dès lors de connaître l’appréciation du Gouvernement jurassien ainsi que des représentants de l’Etat au sein du CA quant à ce projet et au fait qu’un site entier de l’HJU dépendra à l’avenir des conditions édictées par un partenaire privé.
Enfin, si la loi sur les établissements hospitaliers prévoit expressément que l’HJU détermine l’organisation générale de ses sites, cette même loi n’avait pas, du point de vue du PSJ, vocation à permettre à l’HJU de permettre la réalisation d’un nouveau projet privé sans débat politique.
De nombreuses questions restent ouvertes et l’avenir de nos infrastructures hospitalières nécessite l’ouverture d’un débat politique à la hauteur des enjeux. Le groupe parlementaire socialiste déposera demain une interpellation dans ce sens.
Delémont, le 24 janvier 2023 / jlo, pch et kle