En mars 2013, le peuple jurassien votait en faveur de l’initiative « Un Jura aux salaires décents ». Il a fallu attendre le 1er février 2020 pour que la loi acceptée aux forceps par le Parlement jurassien entre en vigueur. Rappelons-le, sous la contrainte de la Cour constitutionnelle, car la majorité du centre droit ne voulait pas entrer en matière.
Nous pouvions dès lors croire naïvement que la rémunération de 20 fr.- de l’heure inscrite dans la loi serait appliquée, en adéquation avec la volonté populaire exprimée. Eh bien non: le Gouvernement jurassien vient de reconduire le contrat-type de travail pour le personnel de vente, dont les premiers échelons du salaire horaire se situent à environ 17.50 fr.-. C’est un salaire de « working poor », un salaire obligeant une personne seule à avoir recours à l’aide sociale ! Simplement incompréhensible, inadmissible, révoltant.
Dans le journal des débats no16 de la séance du parlement du 25 octobre 2017, le ministre de l’Economie disait ceci : “Je crois que l’on peut et que l’on doit l’affirmer, le Gouvernement a, dans son programme de législature, un point principal qui est celui de lutter contre les bas salaires. Et je peux vous affirmer que le Gouvernement sera très réticent à s’éloigner du salaire minimum… “
Manifestement, pour le personnel de vente, cette volonté gouvernementale semble s’étioler.
Delémont, le 26 février 2020 / jfr