Ce 15 mai aurait dû être le jour de la « grève pour l’Avenir » en écho aux grèves pour le climat de l’année dernière. La crise sanitaire en a décidé autrement. Cette pause forcée dans nos vies est l’occasion de saines remises en question. En dehors de l’aspect strictement sanitaire, les conséquences immédiates pour beaucoup sont l’urgence de la fin du mois. Déjà insupportables, certaines inégalités ont été amplifiées pendant la pandémie. Et si nombre de décisions d’aides ont déjà été prises, nous devrons continuer à être vigilants et réactifs pour apporter un soutien approprié aux personnes ou structures en situations délicates.
Ce coup d’arrêt économique a eu un retentissement instantané au niveau environnemental : moins de déplacements, moins de bruit et pollution en nette baisse. Un tel scénario, inimaginable il y a peu, doit servir de détonateur. Les grèves et autres mouvements citoyens en avaient esquissé les contours, le moment est venu d’agir.
Cette crise nous a contraints à aller plus à l’essentiel, à réinventer un fonctionnement quotidien plus solidaire. Elle aura aussi permis d’évaluer les avantages et inconvénients du télétravail, contribué à une salutaire prise de conscience des atouts de la consommation et de la production locales et accordée une reconnaissance méritée aux professions dites essentielles.
Les réponses à ces crises sanitaire puis économique couplées à l’urgence climatique ne pourront faire abstraction de la nécessité d’une profonde remise en question du fonctionnement de notre société. La transition vers une économie durable et respectueuse des droits sociaux ainsi que vers une écologie responsable est impérative. Le défi est à notre portée collectivement.
Villars-sur-Fontenais, le 15 mai 2020 / Katia Lehmann, députée, vice-présidente du PSJ