ECOPOP : NON à l’illusion d’une solution !

On ne peut se contenter de poser parfois de bonnes questions, il faut surtout y apporter des réponses crédibles. Notre devoir est de mettre un stop à ces affirmations faciles et réductrices qui donnent l’illusion à chacun de pouvoir régler les problèmes d’un coup de baguette magique.

Au risque de décevoir certains, les baguettes magiques n’existent pas. Il n’y a jamais de solution toute faite et ceux qui proposent des « y’a qu’à » sont au mieux des naïfs, au pire des usurpateurs. ECOPOP soulève des questions d’actualité mais n’y apporte aucune réponse, on désigne juste des bouc-émissaires. Et donner l’illusion d’une solution lorsqu’elle n’est pas réalisable, pas équitable ou contraire au droit est tout aussi grave que d’avouer que l’on a toutes les réponses.

OUI, le bétonnage massif, l’urbanisation croissante, la circulation des personnes et la mixité culturelle questionnent et représentent autant de défis pour notre pays. NON, la recherche de solutions liée au climat, à la mobilité, ou à l’urbanisme n’est pas résumable à des quotas de population. Les étrangers et les migrants ne sont pas la source de tous les maux suisses. Nous sommes tous responsables de notre pays et de la planète où nous vivons.

Illusion d’optique

Limiter la croissance de la population à 0,2% tout en visant la prospérité est donc une illusion d’optique : des méthodes d’un autre temps qui ne peuvent être tolérées. Le propos de l’initiative est dangereux à tous les points de vue. Et le prétexte écologique est insultant pour les véritables défenseurs de l’environnement. Il faut limiter le gaspillage des ressources et non pas les personnes.

Dangereuse, l’acceptation de l’initiative détériorerait les conditions de travail en Suisse en mettant les étrangers sous pression extrême, et par voie de conséquence provoquerait une pression également sur les résidants. Sans migration, notre économie aurait donc d’énormes difficultés à trouver de la main d’œuvre dans certains domaines et le régime de protection sociale ( AVS ) serait mis à mal. Face à la pénurie de main d’œuvre, les migrantes et migrants ne sont donc pas le problème mais bien une partie de la solution.

Contrairement à ce que pensent les initiants, on ne peut pas faire des additions et des soustractions de personnes quand cela nous convient, puiser dans les réserves de main d’œuvre comme on puise dans les réserves de son économat. Les étrangers et les migrants ne sont pas un simple facteur de production, à prendre ou à jeter.

En Suisse plus qu’ailleurs, la vraie richesse du pays est son capital humain. Les hommes et les femmes qui viennent chez nous apportent bien plus que ce qu’on veut bien voir. Que ces personnes consomment de l’énergie ici ou ailleurs ne changent rien à la protection de l’environnement. Ce qu’il faut, c’est une utilisation plus rationnelle des ressources. Mais surtout nous n’avons pas le droit de distinguer le travailleur de l’homme : nous ne pouvons attirer le premier sans accueillir le deuxième.

OUI à une Suisse ouverte qui maîtrise son développement,
NON à une initative qui isole notre pays et freine notre prospérité.

Claude Hêche
Conseiller aux Etats

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