Aujourd’hui, et plus que jamais, les femmes sont les grandes perdantes de la réforme prévoyance vieillesse 2020. Le Conseil national en a décidé ainsi, travailler plus longtemps pour moins d’argent !
Les mesures annoncées cette semaine : la retraite à 65 ans, un refus du supplément des rentes AVS de 70 francs, la suppression de la rente de veuve réservée aux femmes qui ont encore un enfant à charge et une diminution du taux de conversion du deuxième pilier. Ces décisions du Conseil national vont à l’encontre d’une égalité, puisqu’elles pénalisent d’une manière plus importante les femmes et penchent dangereusement vers un démantèlement social, appuyé par la droite et ce, au dépend des femmes. Le tout, sans aucune compensation dans l’AVS.
Repousser l’âge de la retraite affecte également le problème de la garde d’enfants. Actuellement, les jeunes grands-parents retraités sont souvent disponibles pour garder leurs petits-enfants. Ceci permettant en effet aux parents de concilier activité professionnelle et vie de familiale sans avoir obligatoirement recours aux infrastructures professionnelles dans la garde d’enfants (crèches, accueil extrascolaire, etc…). Par ailleurs, on connaît les difficultés de mise en place et de financement par l’Etat de ces structures. Cette aide des grands-parents, souvent bénévole, est un gain considérable pour toutes et tous. Si l’âge de la retraite continue d’augmenter au fil des années, c’est tout un système que l’on remet en cause et il faudra fatalement en assumer les conséquences.
Pour certain, l’élévation de l’âge de la retraite pour les femmes est assimilée à une mesure « d’égalité » entre hommes et femmes. Il serait bon alors que l’on se rappelle également et avec autant de vigueur que l’égalité ne prévaut pas seulement lorsque l’on peut économiser 1,2 milliards sur le dos des femmes, mais que l’égalité devrait commencer par le respect et l’application de « l’égalité salariale » inscrite dans la Constitution depuis 1981.
La réalité d’une femme arrivée à l’âge de la retraite est bien différente de celle d’un homme. Rentes plus basses en raison de conditions de cotisations moins favorables dues notamment au parcours professionnel des femmes, au rôle de mère de famille et aux salaires globalement plus faibles. Il serait bon que l’égalité soit vraiment égalitaire et qu’elle ne serve pas de prétexte lorsque cela arrange la droite.
Les femmes socialistes jurassiennes déplorent et désapprouvent l’augmentation de l’âge de la retraite à 65 ans pour les femmes.
Châtillon, le 29.09.2016
Au nom des Femmes socialistes jurassiennes
Noémie Koller, Présidente