La décision du Gouvernement jurassien de corriger son projet de contrat-type de travail pour les plus bas salaires du personnel de vente et de porter celui-ci à 20.- de l’heure (en tenant compte du 13e salaire) est une bonne nouvelle saluée par le Parti socialiste jurassien. L’exécutif a su faire preuve de bon sens en décidant de soutenir comme il se doit les employé-e-s qui se sont révélé-e-s essentiel-le-s pendant la crise que nous traversons. Il s’est inscrit dans la volonté manifestée par une majorité des Jurassien-ne-s qui avaient voté en faveur du salaire minimum en 2013.
La Jeunesse socialiste jurassienne avait déposé en octobre 2009 l’initiative « Un Jura aux salaires décents ». Le peuple jurassien l’a accepté 4 ans plus tard. On pouvait dès lors espérer une mise en application rapide de cette initiative, mais les partis de droite en ont décidé autrement. Leur majorité parlementaire a, par deux fois, refusé d’entrer en matière en 2015 et en 2016. C’est un recours du Parti socialiste jurassien à la Cour constitutionnelle qui a permis de remettre ce dossier sur la table du Parlement. Il aura encore fallu attendre que le Tribunal fédéral donne son feu vert à un salaire minimum de 20 francs dans le canton de Neuchâtel en août 2017 pour que le Parlement jurassien empoigne ce problème et adopte la loi sur le salaire minimum qui est entrée en vigueur le 1er février 2018.
En février dernier, en proposant dans la phase de consultation le projet de reconduire le contrat-type avec certains salaires inférieurs à 20 francs de l’heure, le Gouvernement a suscité l’incompréhension du Parti socialiste jurassien et des syndicats. Aujourd’hui, en reconduisant le contrat-type en ayant ajusté certains salaires pour qu’ils correspondent au minimum de 20 francs de l’heure, le Gouvernement traduit, pour le personnel de la vente, la volonté populaire exprimée il y a 7 ans.
Ce contrat-type est une bonne chose, mais ce n’est qu’une étape: il ne vise qu’à définir un seuil minimal. La crise du coronavirus que nous traversons a mis en lumière l’importance de ces professions qui ne sont pas reconnues à leur juste valeur, des professions souvent occupées par des femmes. Le pas à franchir maintenant est d’obtenir qu’entre partenaires sociaux s’instaure une véritable volonté de conclure des Conventions collectives de travail, des CCT qui sont plus favorables pour les employé-e-s que la seule Loi sur le travail. Les syndicats sont prêts et n’attendent que les autres partenaires pour faire avancer les choses. Il reste encore beaucoup d’autres pistes d’amélioration que celles du salaire minimum, qu’elles soient en termes salariaux, de temps de travail (par exemple ne plus proposer de prolongations des heures d’ouvertures des commerces), de retraites, de formation continue, de conciliation de vie professionnelle et vie familiale,…
Le PSJ continuera à se battre aux côtés des syndicats pour que ces professions, très souvent exercées par des femmes, soient revalorisées comme il se doit par les secteurs concernés.
Delémont, le 24 mai 2020