La couleur dominante est désormais le rouge à Courrendlin. A partir du début 2018, le Parti socialiste disposera en effet de la majorité absolue (le maire et trois conseillers, sur un total de sept élus) au conseil communal de Courrendlin. Une première dans l’histoire !
Cette situation est certes le résultat d’élections tacites, mais celles-ci traduisent malgré tout un changement des rapports de force dans l’une des principales communes du Canton du Jura. Jugée sur le long terme, cette évolution est phénoménale, puisque durant quelque 150 ans, le Parti libéral-radical (PLR) régna en maître absolu sur Courrendlin et fonctionnant comme le porte-parole des cadres de Von Roll-Choindez, lesquels étaient pratiquement tous Alémaniques, radicaux et antiséparatistes. Ce qui explique pourquoi, en 1959, Courrendlin s’était rangé dans le camp du « non » lors de la votation sur l’initiative du Rassemblement jurassien qui demandait l’organisation ultérieure d’un plébiscite dans le Jura. Mais quinze ans plus tard, les autonomistes prenaient leur revanche, Courrendlin disait trois fois « oui » au Jura lors du plébiscite de 1974 et des sous-plébiscites de 1975.
Le changement socio-politique et social intervint trois ans plus tard, puisqu’en 1977, Edmond Fridez devint le premier socialiste élu à la mairie de Courrendlin. Depuis, ladite mairie a été l’objet d’une sorte d’alternance entre le PS et le PDC, ces forces ayant aussi été celles qui menèrent Courrendlin sur le chemin de l’indépendance cantonale. Forte de cette riche histoire, Courrendlin entend désormais jouer un rôle moteur dans le développement d’un Jura social et ouvert et pour une intégration réussie de Moutier au sein de la République jurassienne.
Courrendlin, octobre 2017 / Jean-Claude Rennwald