Défendre l’AVS, un combat global

Dans les années 90, la droite s’est attaquée aux services publics. Aujourd’hui, elle s’en prend aux assurances sociales et à l’Etat social. C’est à partir de ce constat que Pierre-Yves Maillard, invité vendredi passé par le Parti socialiste jurassien, a démontré que la lutte contre le relèvement de l’âge de la retraite des femmes de 64à 65 ans s’inscrit dans un combat global, pour la défense de l’AVS et, en définitive, de l’ensemble de notre système social.

Devant une quarantaine de militantes et de militants socialistes enthousiastes, Pierre-Yves Maillard, conseiller national (PS/VD) et vice-président de l’Union syndicale suisse (USS) a bien sûr fustigé la volonté mesquine de la droite d’opérer 1 milliard d’économies sur le dos des femmes, alors que les finances de l’AVS sont saines et que la reprise économique est bien là. Il a aussi  mis en exergue quelques « dessous des cartes » :

• Pour la droite, l’élévation de l’âge de la retraite des femmes de 64 à 65ans n’est qu’une première étape dans le processus de démantèlement de l’AVS. La preuve, c’est que les jeunes libéraux-radicaux ont déposé une initiative populaire visant à passer à 66 ans pour tous, puis à introduire un système de relèvement automatique de l’âge de la retraite en fonction de l’augmentation de l’espérance de vie. Or, il y a de profondes inégalités en la matière. En France, par exemple, comme l’a révélé Mediapart, un salarié qui touche 1’610 francs par mois (le SMIC), a une espérance de vie inférieure de 5 ans à celui qui gagne 2’650 francs et inférieure de 8 ans à celui qui perçoit 5’300 francs !

• Si la situation financière de l’AVS se détériorait vraiment, on pourrait fort bien exiger de la Banque nationale suisse (BNS), dont le bilan s’élève à 1’000 milliards de francs, de verser un à deux milliards de francs par année à cette assurance sociale durant une période transitoire.

• Une partie des retraités rapportent plus à la société qu’ils ne lui coûtent. Ces retraités-là, ce sont les grands parents qui s’occupent de leurs petits-enfants – et parfois aussi de leurs parents très âgés -, une prestation estimée à 8 milliards de francs !

Avec ces arguments et bien d’autres encore, les socialistes jurassiens sont désormais armés pour mener campagne contre une révision de l’AVS synonyme de régression sociale.

Jean-Claude Rennwald

Delémont, le 2 novembre 2021 / pch

Le reportage de Canal Alpha à retrouver ci-dessous:

https://www.canalalpha.ch/play/le-journal/topic/24542/le-systeme-des-retraites-vu-par-pierre-yves-maillard

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