Egalité salariale : pas le droit à l’erreur


La loi sur l’égalité salariale entre hommes et femmes est sous toit ! Mercredi 31 août, en deuxième lecture, le Parlement jurassien a en effet adopté, à la quasi-unanimité, la loi qui doit assurer l’égalité salariale sur le territoire cantonal. Ce texte fait suite à une motion déposée il y a quelques années par notre camarade, l’ancienne députée Mélanie Bruhlart, et à l’initiative cantonale « Egalité salariale : concrétisons ! », plébiscitée par le peuple l’an dernier. La droite majoritaire, il faut bien le dire, a néanmoins dénaturé le texte en première lecture. Un amendement PS porté par Patrick Cerf, qui concerne la durée de validité de l’analyse de l’égalité salariale, a néanmoins été accepté à l’unanimité. Le PS veillera donc au grain en ce qui concerne la mise en œuvre de cette loi. Un communiqué en ce sens a été diffusé à l’issue de la séance.

Le groupe socialiste salue la décision du Parlement jurassien d’avoir accepté, à la quasi-unanimité, la deuxième lecture de la loi de mise en application de l’initiative populaire « Egalité salariale : concrétisons ! » Ce texte est sans contestation une avancée majeure dans le combat que mènent depuis des décennies les milieux de gauche, PS et syndicats en tête, pour que les femmes puissent obtenir un salaire enfin égal aux hommes pour le même travail. La mobilisation historique de la Grève des femmes en juin 2019 aura permis une accélération décisive vers la concrétisation de ce projet.


Toutefois, cette victoire laisse un arrière-goût amer. La majorité de droite du Parlement jurassien a en effet souhaité sous-traiter certaines tâches de mise en œuvre du dispositif, désengageant ainsi l’Etat de cette importante responsabilité. De même, le rejet du principe d’une véritable attestation, document qui aurait pu être certifiant pour les entreprises qui sont pleinement en phase avec le principe d’égalité salariale, dénature la volonté populaire exprimée lors de la votation sur l’initiative. Pour rappel, 88,3% des Jurassiennes et Jurassiens avaient accepté le principe de l’égalité salariale absolue en juin 2021, soutenus en cela par le Gouvernement jurassien.


Dans un amendement de la dernière chance, qui a fini par convaincre cette même majorité de droite, le Groupe parlementaire socialiste a réussi à ramener la durée de validité de la vérification de l’analyse de l’égalité salariale de dix à six ans. Cette disposition permet de prévenir les largesses patronales dans un monde où l’on change d’employeur de plus en plus souvent, en particulier quand on est jeune.


En résumé, le dispositif qui sera mis en place est perfectible. Le Groupe parlementaire socialiste a toutefois décidé de s’y rallier car cette loi est indispensable. Il restera toutefois vigilant quant à l’application stricte de l’égalité salariale et ne manquera pas de dénoncer les éventuels écarts qui pourront être observés.   

Un magnifique succès est à mettre à l’actif de Jelica Aubry-Janketic. La députée de Courtedoux a réussi à faire passer, avec une belle ténacité, sa motion intitulée « Pour une meilleure prise en compte de l’intérêt de l’enfant en cas de séparation de ses parents ». Résultat des courses : 35 voix pour, 17 contre et 7 abstentions. Le développement de la motion de Jelica est à découvrir ici.

A l’heure des questions orales, Nicolas Maître s’est interrogé sur les zones d’ombre entourant le poste de médecin cantonal.

Quant à Nicolas Girard, il a demandé des explications au Gouvernement à propos de la compensation du renchérissement des employés d’Etat.

Plusieurs interventions ont également été déposées dans le cadre du plénum. Leïla Hanini exige dans une motion que le Gouvernement mette tout en œuvre pour faire respecter la loi dans le cadre de manifestations telle que le « Tracteur pulling ».

Patrick Cerf a quant à lui déposé une motion enjoignant le Gouvernement de légiférer pour prévenir et interdire toute forme de thérapie de conversion.

Une interpellation signée Raphaël Ciocchi demande l’appréciation du Gouvernement quant à la pertinence d’augmenter à 0.1% le taux de contribution des entreprises pour le fonds de soutien aux formations professionnelles.

Delémont, le 31 août 2022 / pch

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