Impatience et détermination

14 juin 1981: le principe d’égalité homme-femme entre dans la Constitution.

14 juin 1991, 2019, 20, 21, 22… le temps passe et les raisons de manifester en cette journée symbolique restent malheureusement nombreuses.

Les crises, qu’elles soient financières, sanitaires ou climatiques, touchent davantage les femmes travaillant souvent à temps plein pour un salaire qui ne leur permet pas une vie décente. La reconnaissance de l’importance de ces emplois en première ligne dans la stabilité de notre système passe par une revalorisation des salaires.

Le deuxième rapport social du Gouvernement confirme que les femmes sont largement surreprésentées dans les postes à bas salaire et très majoritairement concernées par le risque important de précarité.

Selon l’Office fédéral de la statistique, la Suisse est au point mort en matière d’égalité salariale. La part dite « inexplicable », c’est-à-dire purement discriminatoire, a même augmenté. Dans le Jura, le Parlement aura l’occasion le 29 juin prochain de faire un pas significatif en traitant des modifications de lois visant à réaliser l’initiative populaire « Egalité salariale : concrétisons ! » Il sera temps.

A la retraite, vivre seulement de l’AVS pour une femme reste une utopie. Les promesses d’il y a 50 ans sont restées lettre morte. Pire, alors que les femmes touchent encore des rentes en moyenne d’un tiers inférieures à celles des hommes, le projet AVS 21 sur lequel nous voterons en septembre sonne comme un véritable coup de massue.

Une véritable égalité au niveau des salaires, des rentes qui permettent de vivre et une retraite à 64 ans pour les femmes, des revendications élémentaires que nous continuerons à porter avec détermination en refusant de céder à la résignation.

Katia Lehmann, Villars-sur-Fontenais, Présidente du PSJ

14 juin 2022 et élections communales 

Cette année, la population jurassienne est appelée à renouveler ses autorité communales. Les partis de tous bords ont signé la Charte cantonale 50/50 visant à « tendre vers la parité sur les listes électorales ». L’intention est bonne. Mais pourquoi, à chaque élection et alors que cette Charte a déjà été signée avant de précédentes élections, les partis de droite présentent des listes majoritairement masculines ? On nous répond souvent « on a cherché des femmes, vraiment, mais ce sont elles qui ne voulaient pas ! ». Le problème serait alors structurel : est-ce que les partis agissent concrètement pour valoriser les femmes ? Prise de parole, respect des idées, changement des horaires de séances, mise en valeur des propositions faites sont autant de pistes qui permettent de réaliser l’intention. Parce qu’avoir des femmes sur des listes, c’est avoir la possibilité de voter pour des femmes, et ça, c’est déjà un début.

Lisa Raval, députée suppléante au Parlement jurassien, conseillère de ville

Delémont, 14 juin 2022

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