La fonction publique prise pour cible

Le Parti socialiste jurassien déplore l’acceptation mercredi par la majorité de droite du Parlement de deux interventions visant à réduire de manière significative le nombre d’employé.e.s de l’État. Les difficultés financières cantonales fortement accentuées par la crise sanitaire sont sources de préoccupations pour le PSJ. Toutefois, il estime que les charges de personnel qui représentent un quart du budget de l’État ne sauraient devenir une variable d’ajustement pour améliorer les finances de l’État.

Le message donné mercredi par le Parlement résonne comme une véritable non-reconnaissance de la qualité des prestations et des efforts fournis, en particulier ces derniers mois, par les employé.e.s de la fonction publique. Le PSJ partage le fait qu’il n’est pas interdit de questionner le fonctionnement de l’État pour tendre vers plus d’efficience encore. Cependant, il est important de rappeler que l’exercice a déjà été mené à plusieurs reprises et que le doute quant à un éventuel potentiel peut être émis, eu égard notamment aux plus de 150’000 heures supplémentaires effectuées l’an passé par la fonction publique. Le rôle de l’État est fondamental, en particulier durant cette période de pandémie, pour maintenir la cohésion sociale.

S’agissant des velléités de diminution de poste, le Parti socialiste partage l’appréciation du Gouvernement quant à la dotation en personnel de l’État. En comparaison intercantonale, le canton du Jura dispose d’une administration efficace qui n’est pas surdotée en proportion du nombre d’habitant.e.s. Le PSJ regrette en particulier que les propositions visent, comme régulièrement lors des discussions budgétaires, exclusivement le nombre de postes mais qu’aucune proposition concrète ne cible les prestations à supprimer.

L’opposition frontale entre les blocs de droite et de gauche laisse à craindre que le même sort ne soit réservé lors de la séance du Parlement du mois de mai aux interventions visant le traitement salarial du personnel de l’Etat. Il convient, à ce propos, de rappeler qu’un long processus a abouti à l’acceptation en 2016 d’un système moderne adapté à la réalité jurassienne. 

Tout au long de la crise, la nécessité d’un État fort a été saluée par tous les partis qui ont pu apprécier le fait que les aides financières et logistiques aient pu être apportées dans les meilleurs délais et dans une belle dynamique de solidarité. En s’engageant en faveur d’une réduction des effectifs, la majorité de droite du Parlement n’hésite pas à affirmer ses priorités. Elle montre pour le moins de manière singulière sa reconnaissance au personnel de l’État. 

A quelques jours de la fête des travailleuses et des travailleurs, le Parti socialiste jurassien appelle à une forte mobilisation contre toutes ces mesures. Il invite notamment ses membres et toutes les personnes concernées à se joindre aux revendications de la manifestation du 1er mai ce samedi à Delémont (dans le respect des consignes sanitaires). 

Delémont, le 29 avril 2021 / pch + kle

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