L’orthodoxie budgétaire ne doit pas détruire le rôle de l’Etat !

Le Gouvernement jurassien a dévoilé ses dernières mesures d’économies la semaine passée: diminution de 20.- des subsides d’assurance maladie des enfants et des jeunes adultes par rapport à la proposition initiale, diminution de 300’000.- à l’Hôpital du Jura pour les prestations d’intérêt général (l’HJU qui a déjà subi des diminutions ces dernières années pour ces mêmes prestations), baisse de salaire de 4.17% de certains enseignants, subventionnement proche de zéro de la coopération pourtant inscrite dans la Constitution et diminution des subsides à l’agriculture.

Le Gouvernement justifie ces mesures en appliquant rigoureusement le taux de 80% minimum d’autofinancement prévu dans le mécanisme de frein à l’endettement. Le PSJ ne soutient pas ces mesures et souhaite que l’on prenne un peu de recul pour les raisons suivantes :

1)      Les prévisions des années précédentes en termes d’autofinancement par rapport aux comptes de résultat sont systématiquement sous-estimées, en moyenne de 20% :

 20142015201620172018
Budget80.49%80.80%80.86%84.67%82.84%
Comptes100.77%108.2795.72%105.73%96.94%

2)      Il faut avoir une vision plus lissée dans le temps et ne pas se focaliser sur une seule année, la moyenne des 5 dernières étant de 101.5% d’autofinancement !

3)      Le Parlement est compétent pour déroger au frein à l’endettement en cas d’évènement extraordinaire, à lui de décider si cette votation populaire modifiant le budget quelques semaines avant son traitement au parlement est un évènement exceptionnel. 

4)      Une possibilité est d’utiliser la réserve conjoncturelle dans la présentation du budget, comme ce fut le cas en 2016, 2017, 2018 et dont les montants prévus n’ont jamais été prélevés. 

Le PSJ ne soutient ni la forme ni le fond des mesures proposées par le Gouvernement et invite son groupe parlementaire à s’y opposer lors des débats sur le budget.

Jämes Frein, président du PSJ

Delémont, le 13 novembre 2019 / Jfr

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