Moutier, un rendez-vous avec l’Histoire !

Par Nicolas Girard, Le Noirmont

Député et membre de la commission spéciale pour l’accueil de Moutier

Le 22 septembre prochain, nous serons appelés à nous prononcer sur le Concordat qui définit les modalités du transfert de la ville de Moutier dans notre Canton. Il est normal de s’y attarder et de se questionner davantage. Les chiffres, notamment le partage des biens, font parties du paquet. Mais les chiffres font souvent peur, surtout quand on ne les connait pas vraiment. Les remuer sans cesse, hors contexte, peut donner lieu à des incompréhensions. Reste que l’ensemble de ces données, notamment les coûts liés au transfert ont été établis dans la transparence. Le transfert de Moutier étant un événement exceptionnel, il convient d’y apporter des mesures exceptionnelles. Il s’agit avant tout d’un investissement sur l’avenir.

Alors que dire aux gens qui ont peur ? Que le Jura n’est pas seulement un canton, c’est une histoire, et surtout c’est un peuple, courageux de surcroît.

La peur est l’outils des pleutres ! Du courage il en a fallu à nos aïeuls qui se sont battus pour notre région, sans eux nous serions peut-être germanophones aujourd’hui. Nous habiterions probablement Pruntrut, Delsberg ou Sankt Leodegars. Du cran il en a fallu pour s’opposer au mépris que notre population subissait. Oser se dire aujourd’hui que ce n’était pas une bonne idée semble irréel. Pour mémoire, le 1er mouvement de libération du Jura, en 1947, portait le nom de Comité de Moutier. Remettre en cause le retour de cette ville sur sa propre terre est inconvenant et déplacé. Moutier a été de toutes les luttes et de tous les combats pour créer ce Canton. Cela impose un immense respect de la part de chaque Jurassien.

La Confédération a reconnu les irrégularités qui ont entaché les votes successifs en lien avec le règlement du conflit jurassien. Ceux-là même qui ont empêché Moutier de devenir jurassienne dès le 1er janvier 1979. Sans ces tricheries avérées, Moutier serait jurassienne depuis 45 ans, c’est tout. S’interroger sur la libération d’un otage sous prétexte qu’il pourrait coûter de l’argent est ignoble.

Au moment de remplir leurs bulletins de vote, les jurassiennes et les jurassiens sauront se rappeler qu’elles et ils font partie d’un même et seul peuple. Si je n’ai pas de doute sur le résultat de ce vote, j’aimerais seulement qu’il soit net et sans équivoque, comme nous savons si bien le faire.

Mon OUI au concordat sera celui du cœur et de la logique.

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