Chères et Chers Camarades,
Comme moi, vous aurez constaté que le temps n’est pas aux avancées sociales, bien au contraire ! En moins d’une semaine, les exemples plus qu’alarmants se sont multipliés :
- Dimanche, le peuple suisse, à l’inverse des Jurassiennes et Jurassiens, refusait l’initiative AVSplus;
- Lundi, nous apprenions que les primes de caisse maladie augmenteraient massivement dans tout le pays et en particulier dans le Jura avec plus de 7% de hausse. Sur deux ans, l’augmentation dépasse les 15%, un véritable scandale !
- Hier, la majorité PLR-UDC du Conseil national a porté un coup désastreux à notre système de prévoyance. En voici quelques florilèges :
- Augmentation de l’âge de la retraite à 65 ans pour les femmes ;
- Mise en place d’un système automatique pour augmenter la retraite jusqu’à 67 ans ;
- Baisse du taux de conversion du 2ème pilier de 6,8% à 6% ;
- Augmentation de la TVA ;
- Refus d’augmenter la part des bénéfices du 2ème pilier qui doit être versées aux assurés: ce qui représente un cadeau de 800 millions aux assureurs!
- Refus d’augmenter de 70 francs les rentes AVS pour compenser la baisse du 2ème pilier.
- Enfin aujourd’hui, c’est le Gouvernement jurassien qui présente un budget qu’il qualifie lui-même de bon (vive l’autosatisfaction) qui prévoit des baisses de subventions supplémentaires (notamment aux institutions) à celles déjà prévues dans le programme d’économies OPTIMA. A cela s’ajoute une baisse du salaire pour les employé-e-s de la fonction publique jurassienne de 1,5% quand bien même le Gouvernement s’était engagé, dans le cadre d’OPTIMA toujours, à ne pas prendre de mesures relatives aux salaires.
J’hésite aujourd’hui entre un désespoir total en la politique et une envie encore plus forte de me battre pour les gens de ce pays et en particulier pour les plus modestes d’entre eux. C’est bien entendu la 2ème solution qui prendra le pas sur le renoncement. Je ne peux en effet me résoudre à ce que dans ce pays on traite comme des moins que rien des gens qui se lèvent tous les matins pour bosser et gagner une misère pendant que d’autres peuvent se permettre de vivre du capital et du travail d’autrui en étant systématiquement épargnés par les mesures difficiles.
Chacune et chacun d’entre nous s’engage au sein du Parti socialiste jurassien (PSJ) pour des convictions qui lui sont propres : vision de la société, service public fort, protection de l’environnement ou encore ouverture au monde. Toutes ces raisons méritent bien évidemment un engagement sans faille de notre part. Ceci dit, les sujets évoqués préalablement constituent à coup sûr la raison même de notre engagement politique. Ce sont ces sujets qui nous rassemblent toutes et tous, au-delà de nos différences : ils constituent l’ADN de notre parti !
Il est aujourd’hui plus que jamais nécessaire de nous engager et de nous battre pour nos convictions. Et cela a déjà commencé hier au Parlement jurassien avec le dépôt d’une interpellation par notre camarade Josiane Daepp. Elle demande au Gouvernement jurassien sa position quant à la possibilité de limiter à 10% du revenu des ménages les primes d’assurance maladie. Cette question fera d’ailleurs l’objet de discussions lors de la prochaine séance du Comité directeur mardi prochain. Le PSJ doit s’engager sur ce sujet et il s’agira d’évaluer la nécessité de lancer une initiative populaire en la matière.
En ce qui concerne les mesures décidées hier par le Conseil national, il ne fait que peu de doutes que le PS Suisse, avec les syndicats, lancera le référendum sur certains aspects de la réforme voire sur l’entier de celle-ci si le tir n’était pas corrigé rapidement par le Conseil des Etats. Là aussi, nous devrons répondre présents et nous le serons à coup sûr.
Pour ce qui est du budget de l’Etat jurassien, force est d’admettre que les temps sont durs pour les cantons. Il n’en demeure pas moins que le programme d’économies OPTIMA, qui nous a régulièrement divisé dans les derniers mois, devait, selon les propos-mêmes du Gouvernement, permettre un assainissement durable des finances cantonales et d’affronter les défis des prochaines années. On constate malheureusement que le Gouvernement renie ici sa parole et son engagement : de quoi sérieusement remettre en question sa capacité à prévoir. Gouverner, n’est-ce pas d’ailleurs censé être cela ? Poser la question, c’est déjà y répondre.
Chères et Chers Camarades, vous l’aurez compris au travers ce long (peut-être même trop long…) texte, les mois à venir ne seront pas faciles. Ils exigeront de nous détermination et persévérance. Mais c’est certainement de l’abnégation et du combat que ressortent parfois les plus belles victoires. Celles qui nous rendent fiers d’être socialistes. La victoire de nos idées n’est certainement pas pour demain mais le jour où nous renoncerons non plus.
En vous remerciant toutes et tous pour votre engagement en faveur de la cause socialiste, je vous présente, Chères et Chers Camarades, mes salutations solidaires.
Loïc Dobler, Président du PSJ
29 septembre 2016