Dans moins d’une semaine, les Suisses auront l’opportunité d’ajouter l’homophobie à la norme pénale antiracisme. Grâce à cela, ils combleront une grave lacune juridique. En effet, aucune base légale ne permet de condamner, à ce jour, l’incitation ou les appels publics à la haine homophobe.
A l’heure où afficher son homosexualité représente encore un risque, une protection spécifique est nécessaire. Des propos ou des actes discriminants et haineux engendrent beaucoup de souffrance et peuvent avoir des conséquences graves. La violence des mots, les intimidations et le harcèlement dont sont victimes les lesbiennes, gais et bisexuel*les tuent. Le taux de tentatives de suicide est largement plus élevé que la moyenne, en particulier chez les plus jeunes. Inclure l’homophobie dans la norme pénale antiracisme enverrait un signal clair : stigmatiser et attaquer quelqu’un pour sa simple orientation sexuelle est grave et ne sera plus toléré. Les victimes pourront être mieux prises en compte et comprises.
La Droite ultra conservatrice qui a lancé le référendum et qui utilise le prétexte fallacieux de la restriction de la liberté d’expression doit comprendre que l’incitation à la haine homophobe n’est pas une opinion, mais bien un délit grave qui doit être sanctionné pénalement.
Il est bien clair qu’il reste encore beaucoup à faire pour les droits LGBT+, mais l’extension de l’article 261bis du Code pénal est un pas très important dans la bonne direction.
Le PSJ appelle donc à voter un grand OUI à une modification légale qui permettra de punir la violence homophobe, d’améliorer la prévention et d’éliminer les discriminations basées sur l’orientation sexuelle.
Moutier, le 4 février 2020 / Lucie Scaiola, vice-présidente du PSJ